FRÈRES D'UNIVERS
Pour mes frères Haïtiens
Nul n’entend cette musique de fin du monde
Avant que ses notes explosives ne fassent vibrer l’air tiède de la mer
Nul n’entend le grondement sourd de la terre
Avant que les larmes ne se soient mises à couler
Avant que les lèvres ne se soient mises à trembler
Avant que le soleil ne soit mis à s’éteindre
Et les enfants à crier
Et les femmes à prier
Et les hommes à mendier
Et le jour à se vider dans les entrailles du ciel
Le ciel s’est vidé de ses oiseaux
Le ciel a supprimé le soleil
Le soleil n’éblouit plus les yeux des enfants qui ont faim
Des enfants qui ont peur
Des enfants qui meurent
Des femmes qui espèrent
Des hommes qui errent sur des chemins disparus
Des chemins de vie
Des chemins d’espoir
Et puis encore de miséricorde
Et puis encore d’aubes claires
Et puis encore d’ombres sauvées
D’ombres immaculées aux rebours des saisons
D’ombres fraîches sous les manguiers en fleurs
Fleurs rougeoyantes de la terre en fusion
Fleurs hurlantes
Dévorées du feu d’un trou noir
Trou noir de l’âme de nos frères haïtiens
Frères de Terre
Frères d’univers